Alors que débute vendredi le rallye du Japon, avant-dernière étape du Championnat du monde WRC, Sébastien Loeb compte 14 longueurs d'avance sur son poursuivant Mikko Hirvonen. Si une 3e place lui suffit pour décrocher un cinquième sacre, son avance reflète mal une saison paradoxale : sa domination outrageuse n'est pas flagrante au compteur et elle succède à un début de saison difficile.
Malgré dix rallyes remportés, Sébastien Loeb a connu une saison en dents de scie. (L'Equipe)
SUR LE MÊME SUJET Japon - Les ambitions de Loeb Le classement des pilotes Le classement des constructeurs La saison 2008Avec dix victoires cette saison, à deux épreuves du terme des hostilités, on pourrait s'attendre à ce que le pilote Citroën (106 points) ait creusé un écart bien plus important que ces «maigres» 14 points. Qu'il semble loin le système de répartition des points antérieur à 2003 où le deuxième ne récoltait que 6 points (depuis, le deuxième engrange 8 points, Ndlr) et qui aurait permis à Loeb d'être titré depuis belle lurette. Oui mais voilà, Hirvonen (92 points) peut encore espérer coiffer le Français sur le poteau comme en témoigne la stratégie de l'écurie Ford lors du dernier rallye de Corse : 4e à quelques kilomètres de l'arrivée, Hirvonen s'est finalement classé 2e grâce aux consignes données à Duval et Latvala qui ont volontairement pris du retard au départ d'une spéciale. Surtout, si Hirvonen peut ainsi conserver l'espoir de réaliser un coup sur l'île d'Hokkaido, c'est grâce à sa régularité (deux victoires et cinq deuxièmes places).
sas_formatid=632; // Format : sky_droit 300x250
sas_target=''; // Targeting
SmartAdServer(sas_pageid,sas_formatid,sas_target);
on error resume next
p367968_FlashMode8=(IsObject(CreateObject("ShockwaveFlash.ShockwaveFlash.8")))
Des débuts difficilesCe n'est pas l'apanage de Loeb qui, lui, peine à accrocher un podium lorsqu'il ne gagne pas. C'est la lacune de l'Alsacien pendant la première partie de saison de saison où il part pourtant sur les chapeaux de roue en s'imposant à Monte-Carlo, reléguant Mikko Hirvonen à 2'34''4. Mais en Suède, deuxième étape du calendrier, il cumule les pépins. Sur une route rendue glissante par un mélange de neige et de terre, il tape d'abord un talus, connaît une surchauffe de moteur, casse un embrayage. Les ingénieurs de Citroën estiment que le moteur ne tiendra plus le coup et Loeb jette l'éponge. La sanction est immédiate puisque Hirvonen, de nouveau 2e (derrière Latvala), prend 8 points d'avance (16 points). Un gouffre difficile à combler pour le Français malgré sa belle victoire au Mexique : le Finlandais, pourtant 4e, le nargue toujours au classement (21 points contre 20). En Argentine où il s'impose de nouveau (Hirvonen est 5e), Loeb prend 5 points d'avance au général sur son tenace adversaire. On pense alors sa saison enfin lancée.
C'est sans compter la poisse. En Jordanie, le quadruple champion du monde percute violemment la Citroën de Conrad Rautenbach lors d'une liaison. Loeb abandonne à cause de l'état du capot et surtout du radiateur, le risque de surchauffe pour le moteur étant trop grand. «C'est un week-end à oublier. La seule chose qu'on retiendra, c'est que notre voiture était performante, mais on ne fait pas une bonne opération, explique-t-il alors. C'est un abandon stupide mais il faut l'accepter. Cette saison, toutes les courses qu'on a terminées, on les a gagnées, et celle-ci on ne l'a pas finie mais on était en tête.» La tête, Hirvonen, lui, ne perd pas l'occasion de la prendre en s'imposant ce qui lui confère 5 unités d'avance. avant que le jeu du chat et de la souris ne reprenne en Italie puis en Grèce. Si Loeb s'y impose deux fois, il ne mène le Championnat que d'un seul point (50 points) alors qu'Hirvonen n'a remporté qu'un seul rallye. Rageant. D'autant qu'en Turquie, Hirvonen empêche Loeb de réaliser la passe de trois (après ses victoires en 2004 et 2005) et surtout reprend la tête du Championnat mais comme le dit si bien alors le Français, heureux d'être dans les points : «On ne peut pas gagner à tous les coups. Mieux vaut une troisième place qu'un abandon.»
On a retrouvé LoebParce qu'elle ressemble davantage à certaines séquences des saisons passées quand l'Alsacien régnait sans partage, la suite est des plus savoureuses. Comme un symbole, Loeb, dominateur tout le week-end, inscrit pour la première fois son nom au palmarès de l'épreuve finlandaise et finit 9 secondes devant Hirvonen. Si cette victoire redonne confiance à Loeb, elle taraude toujours Hirvonen. Car c'est sans là que se situe le vrai tournant de la saison. Depuis, le Français, tel un métronome, a placé sa régularité au niveau de l'excellence, enchaînant ensuite quatre autres victoires : tout d'abord en Allemagne, où il s'impose pour la 7e fois en sept participations, puis en Nouvelle-Zélande, en Catalogne et enfin en Corse. Une victoire japonaise ce week-end et il égalerait son record de 2005 où il avait sabré le champagne six fois de suite. Bien qu'à chaque fois classé dans les quatre premiers sur ces cinq rallyes, Hirvonen assiste, amer, à l'accroissement irrésistible du fossé qui le sépare de Loeb. Sans rentrer dans des comptes d'apothicaires, le Finlandais doit impérativement s'imposer ce week-end, peut-être pas pour empêcher Loeb d'être sacré, mais au moins pour l'honneur. Pour donner au classement de la fin de saison une allure plus fidèle de ce qu'a été le duel entre les deux hommes.